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ENTRE L’USURE ET LE RÉAPPROVISIONNEMENT

La bataille des Ardennes sous le prisme de la logistique militaire

 

Alors qu’en novembre 1944, les Allemands semblent pris en étau face aux offensives de l’armée rouge sur la Vistule et des Alliés sur le front de l’Ouest, Hitler va lancer son dernier va-tout : une offensive à travers les Ardennes. Ce dernier coup désespéré marque un moment clef dans l’histoire de la Deuxième Guerre mondiale. Il s’agit d’une bataille classique de grande envergure où le caractère interarmes des opérations, les conditions hivernales hostiles et l’encerclement aussi bien d’unités amies que de la population civile rendent la tâche des logisticiens d’autant plus difficile. Voilà pourquoi cet aspect décisif de la bataille, causant maints problèmes des deux côtés du front, mérite d’être analysé plus en détail.

Ce n’est qu’en surmontant la majorité de leurs problèmes logistiques que les Américains ont su transformer une défaite presque certaine en victoire pendant l’hiver 1944-1945. Or, du côté allemand, à défaut de carburant et de ravitaillement, le fer de lance de l’offensive mécanisée tombera en panne sèche. L’importance d’une préparation minutieuse, d’une implémentation de lignes de communication solides et de la créativité dans la résolution des défis logistiques sera également démontré dans le cadre de ce travail de recherche. Enfin, s’appuyer sur les faveurs des institutions nationales et de la population s’avère un avantage qu’il faut saisir à tout prix.

Ce projet de recherche suit une double vocation : une approche « actor-centred » permet de mieux cerner les problèmes et les solutions ad-hoc s’y référant et de les confronter aux considérations doctrinales qui ont régi à l’époque les décisions tactiques et opérationnelles. Plus concrètement, une étude de terrain ainsi que l’analyse de plusieurs objets de la guerre et pour la guerre permettent de remettre en question les effets militaires estompés au cours de la bataille. Enfin, la confrontation de ces sources primaires à la littérature existante permet également de voir l’engrenage de cette bataille meurtrière sous un prisme plus moderne et tout à fait humain.

2024-

Doctorante :
Noëlle Manoni

Directrice de thèse :
Sonja Kmec

Membres du CET :
Benoît Majerus, Université du Luxembourg

Claire Miot, Sciences Po Aix