DYNAMIQUES DE (DÉS)APPARTENANCES AU COURS DE LA VIE

Le cas des Portugais de ‘seconde génération’ au Grand-Duché du Luxembourg

Cette étude s’intéresse aux sentiments de (dés)appartenances et à leur (re)construction au cours de la vie des Portugais de « seconde génération » au Luxembourg. Sur le plan théorique, notre recherche se fonde essentiellement sur trois approches : le transnationalisme, la théorie des dynamiques relationnelles et la théorie du parcours de vie. Les enfants d’é(im)migrés, a-t-on suggéré, sont élevés dans un champ social transnational qui implique des contacts transfrontaliers et des visites (au sens réel et/ou symbolique) dans le pays d’origine. Ainsi, dans un premier temps, nous commençons par investiguer de manière compréhensive leurs pratiques (trans)nationales (notamment leur variation en portée, intensité et fréquence au cours du parcours de vie) ; puis, dans un deuxième temps, nous demandons : comment les Portugais de « seconde génération » au Luxembourg (re)construisent-ils, négocient-ils et accomplissent-ils leurs (dés)appartenances au cours du parcours de vie et quelle est le rôle joué par le pays d’origine ? Pour répondre à ce questionnement, nous avons adopté comme méthodologie principale l’entretien compréhensif. Les données empiriques pour cette étude qualitative proviennent de 25 entretiens compréhensifs (incluant la réalisation d’une Carte de (dés)appartenance) réalisés auprès de membres de la « seconde génération » issue de l’é(im)migration portugaise au Luxembourg. Les participants avaient entre 19 et 55 ans au moment de l’entretien. Le corpus a fait l’objet d’une analyse par théorisation ancrée. En plus de montrer le poids de la « donne résidentielle » et de la « donne technologique », qui a fortement infléchi/ et infléchit encore les parcours des enfants d’é(im)migrés Portugais au Luxembourg (en fonction de la cohorte), nous mettons en exergue les deux sources de tensions majeures quant à leurs sentiments de (dés)appartenance et mettons en avant l’agentivité de nos participants qui, à partir de deux stratégies de (dés)appartenance (déportugalisation et/ou luxembourgisation), mobilisent les clés de résolution de ces mêmes tensions. Nous soulignons également le rôle qu’y jouent les sentiments de fierté et de reconnaissance (liés de près à la question de la mobilité sociale). Nous concluons par, l’intégration de notre modèle de (re)construction des (dés)appartenance dans un processus plus large que nous nommons processus de (re)configuration identitaire.

2014-2018

Doctoral candidate:
Heidi Rodrigues Martins

Supervisor:
Sonja Kmec

CET Members:
Ulla Peters
Laura Merla

Funding:
University of Luxembourg